Mise à jour le 18/03/2025 - Article rédigé pour Batiactu par Rai d'Action
Identifier les sources potentielles d'accidents de chantier pour agir
Le domaine de la construction est particulièrement en proie aux accidents. Ceci s'explique notamment par la multiplication des facteurs de risques et par la grande diversité de travaux qu'il est possible de réaliser. C'est un secteur d'activité qui compte une majorité importante d'accidents mais il faut aussi savoir qu'il s'agit d'accidents dont les conséquences sont, bien souvent, considérables. Le BTP recense le plus grand nombre d'accidents mortels.
Afin d'identifier les sources potentielles d'accidents pouvant survenir sur un chantier notamment, il est important de rappeler les
principales causes d'accidents observées de manière générale :
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les chutes de hauteur
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les chutes de plain-pied
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les impacts avec un objet
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les impacts avec un véhicule en mouvement
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l'électrocution/l'électrisation
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les coupures/accidents liés à l'outillage
Sur le long terme, l'apparition de
troubles musculosquelettiques est fréquente et est tenue responsable d'un accident sur deux sur un chantier.
Les bonnes pratiques à connaître pour réduire les risques d'accidents de chantier
Afin d'améliorer la sûreté ainsi que la sécurité sur les chantiers, il est impératif de mettre en place des
procédures de prévention adaptées.
Cela passe notamment par une
communication claire auprès de ses équipes, un rappel des règles de sécurité ou encore de la marche à suivre en cas d'incident (prévention des secours, déclaration d'AT à la CPAM…). De plus, l'employeur est dans l'obligation de fournir des
EPI en bon état à ses collaborateurs.
Pour réduire le risque d'accidents de chantier, il est aussi important de conserver un chantier propre. Ainsi, le
nettoyage et le rangement réguliers réduisent considérablement le risque de chute notamment.
Enfin, savoir
identifier les facteurs d'accidents est aussi un moyen efficace pour lutter contre ces derniers.
Sécurité sur un chantier : ce que dit la loi
En tant qu'employeur, il est impératif de savoir que vous êtes tenu d'assurer la sécurité de vos équipes sur leur lieu de travail.
La
loi française impose aux chefs d'entreprise, de mettre en place les mesures adéquates au sein de sa structure, pour protéger la santé à la fois physique mais également morale, de ses employés.
Ceci passe notamment par la mise à disposition auprès de ses ouvriers d'EPI, équipements de protection individuelle. En effet, selon
l'article L.230-2 du Code du travail, les EPI sont considérés comme une obligation légale de l'employeur.
Une sécurité accrue : le port des EPI adéquats
Le port des EPI est obligatoire dans le secteur du BTP. Il est également indispensable que ces derniers soient en adéquation avec les travaux réalisés. Ce sont des équipements qui ont pour vocation de protéger les salariés face aux risques éventuels d'accidents.
Les EPI se déclinent en plusieurs versions, à savoir :
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les chaussures de sécurité : c'est un incontournable pour pouvoir travailler sur un chantier. Equipées d'une coque en fer, ces chaussures offrent une véritable protection en cas de chocs, de coupures, de contact avec un produit chimique ou encore contre le feu.
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les protections vestimentaires : du pantalon de travail en passant par le tee-shirt ou encore la veste, l'habillement des travailleurs offre confort et sécurité. En effet, les uniformes sont conçus pour répondre à certains dangers. Il peut aussi s'agir de vêtements pour la pluie ou le froid.
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le casque : dans le BTP, le casque est un équipement courant. Il existe plusieurs types de casque selon le danger comme le casque d'usage courant, le casque doté d'une protection isolante électrique ou encore le casque anti-heurt.
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les gants : selon le modèle choisi, ils peuvent offrir une protection contre les coupures, la chaleur, le feu, les agents corrosifs ou encore les chocs électriques.
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les lunettes : elles sont indispensables pour les travaux de démolition, découpe et autres. Elles doivent répondre à la norme NF EN 166 pour une protection performante des yeux.
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les protections auditives : il est rare de pouvoir échapper au bruit sur un chantier (engin, outil de découpe…). Pour pallier le risque auditif, des dispositifs de protection existent et doivent être mis à disposition des salariés. Il est indispensable que ces derniers soient confortables et qu'ils puissent aussi être couplés à d'autres EPI comme le casque ou encore les lunettes.
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les protections des voies respiratoires : pour certains travaux, il peut être opportun de disposer d'un masque afin de limiter les risques respiratoires (travaux de démolition, ponçage, peinture…).
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les vêtements de haute visibilité : il peut s'agir de gilets, de manteaux, de pulls ou encore de pantalons fluo, garantissant alors aux ouvriers d'être parfaitement visibles des autres sur le chantier ou sur la voie publique.
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les équipements spécifiques : les harnais et baudriers notamment font partie des équipements moins courants mais indispensables pour le travail en hauteur par exemple.
L'entretien et le renouvellement de ces EPI doivent être respectés pour maintenir toujours un niveau de sécurité de ses équipes sur leur lieu de travail.
De la même manière, l'outillage doit être contrôlé de manière régulière afin de s'assurer de son bon état de fonctionnement. En cas de besoin, un entretien doit être réalisé et le remplacement doit être effectué dès que nécessaire.
Formations sécurité pour prévenir les risques
Des
formations spécifiques aux risques dans le BTP existent. Il est important de former ses salariés en la matière afin qu'ils puissent acquérir les connaissances nécessaires en termes de sécurité, qu'ils sachent reconnaître les risques afin d'anticiper les accidents mais aussi, dans le cadre où l'accident a eu lieu, savoir comment réagir face à une telle situation.
Ce type de formation doit être délivrée avant de pouvoir avoir accès aux chantiers de préférence. De la même façon, les ouvriers doivent pouvoir continuer de se former tout au long de leur carrière afin de mettre à jour leurs savoirs.
Un accueil sécurité doit impérativement être réservé à tout nouvel arrivant. Cela consiste notamment à rappeler les risques potentiels auxquels il faut être attentif ainsi que les consignes de sécurité.
En plus des formations généralistes sur les risques dans leur globalité sur les chantiers de construction, sur les règles de sécurité et sur le port des EPI, il existe aussi des
risques particuliers avec des formations respectives comme :
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la formation travail en hauteur
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la formation montage et utilisation d'échafaudage
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la formation sensibilisation aux risques électriques
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la formation spécifique aux risques chimiques
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la formation gestes et postures
Il est aussi vivement conseillé aux chefs d'entreprise de former leur personnel aux gestes de premiers secours. Il existe pour ce faire, la
formation SST, sauveteur secouriste au travail.
Selon les chantiers, c'est au contremaître d'être en mesure de contrôler que le personnel a bien suivi une formation sécurité avant de pouvoir les laisser accéder au lieu de travail.
Accident de chantier : qui est tenu responsable ?
En cas d'accident de travail sur un chantier de construction, plusieurs personnes peuvent être tenues responsables selon la configuration.
En premier lieu, il est question du
chef d'entreprise. En effet, si ce dernier ne respecte pas les obligations qui lui incombent, en lien avec les règles du Code du travail notamment et que l'accident est lié à ce manquement, l'artisan engage directement sa responsabilité pénale.
Le
maître d'ouvrage dispose lui d'un rôle important à jouer en matière de sécurité. En effet, il doit être le garant du respect de la législation en matière de santé et sécurité et se doit de faire l'écho des règles du Code du travail. Ainsi, en cas d'accident, le maître d'œuvre peut voir une partie de sa responsabilité pénale également engagée.
Il faut savoir que dès qu'il est question de co-activité sur un chantier, c'est-à-dire en cas de présence de différents prestataires, il est impératif de désigner un
coordonnateur sécurité et protection de la santé (CSPS). Ce dernier doit identifier les potentiels risques sur le chantier mais aussi faire appliquer les normes de prévention et rédiger un plan de coordination de manière générale. Le CSPS reste sous l'autorité du maître d'œuvre. Il ne peut donc pas être tenu responsable pénalement en cas d'accident sauf si ce dernier relève d'un manquement dans l'exercice de ses fonctions.
Suivis des mesures de prévention
Pour réussir comme il se doit une prévention des risques d'accidents sur les chantiers, il est important de veiller au suivi des mesures précédemment énoncées. Pour ce faire, plusieurs méthodes existent.
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la vérification du matériel : les divers équipements de chantier (engins de levage, élingues, engins de terrassement, échafaudage) doivent être contrôlés de manière périodique afin de vérifier leur bon état de fonctionnement. Les résultats sont ensuite transcrits dans le registre de sécurité de la société.
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les visites de chantier : les visites périodiques doivent aussi être programmées afin d'évaluer les nouveaux risques et de montrer aux salariés que leur sécurité est cruciale, ce qui renforce ainsi leur sentiment d'appartenance. La visite de prévention mesure notamment le niveau de sécurité, de santé et les conditions de travail, s'assure de la mise en place de règles de sécurité, identifie les dysfonctionnements et les bonnes pratiques et souligne les actions correctrices à mettre en place en cas de nécessité.
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les audits de sécurité : il est question ici d'un outil d'aide à la gestion des risques qui peut mettre en lumière les problèmes sur les postes de travail avant que surviennent les accidents. L'audit est aussi un moyen pour vérifier que les actions de prévention sont respectées sur le chantier et sont toujours en cohérence avec les risques existants, sans quoi, des mises à jour devront être effectuées.
Article rédigé pour Batiactu par Rai d'Action.