Le seul petit camion électrique

Le Fuso Canter est un vrai petit camion d’origine japonaise et distribué dans le réseau Mercedes-Benz Trucks (à qui appartient Fuso). Comme un grand, il dispose d’un solide châssis échelle et d’une cabine avancée basculante. Cela permet de laisser un maximum de place au niveau du châssis et ainsi d’optimiser la longueur de la carrosserie. Très apprécié par les entreprises du BTP, des espaces verts ou de la marbrerie funéraire, le Canter dispose d’une réputation de solidité et d’endurance très flatteuse. Il est désormais possible de profiter de tout cela en version 100 % électrique. En effet, Fuso a décliné son Canter en version zéro émission baptisée eCanter. Une solution unique sur le marché, le principal concurrent du Canter, l’Isuzu Série N restant uniquement disponible en version diesel. Le eCanter est disponible en plusieurs longueurs d’empattement et tonnages allant de 4,25 à 9 T. En tant que véhicule électrique, il est possible de conduire par dérogation la version 4,25 T avec le permis B, la seule restriction étant alors une vitesse maxi limitée à 90 km/h. Ce qui fait du eCanter le seul véhicule à cabine avancée électrique du marché qu’il est possible de conduire comme un simple utilitaire léger. Cette version VUL du eCanter est commercialisé avec les trois empattements les plus courts : 2 500, 2 800 et 3 400 mm. Il est aussi possible de choisir entre deux largeurs de cabine : Small (1,87 m de large) ou Classic (2,10 m de large). La première n’est proposée qu’avec les deux plus petits empattements, la seconde avec les deux plus grands. Tous les eCanter partagent la même motorisation développant 150 ch et un couple maxi de 430 Nm. Le moteur est intégré à l’essieu arrière et les batteries sont installées sous le châssis. Deux packs de batteries sont proposés : un de 41 kWh et un de 82 kWh. Le premier, à vocation urbaine, offre une autonomie de seulement 70 kilomètres alors que le second, plus polyvalent, permet de parcourir, selon la norme WLTP, 140 kilomètres. Pour faire le plein, il faut entre 4 heures 15 minutes (41 kWh) à près de 5 heures (82 kWh) en courant alternatif avec le chargeur de 11 kW de série. Sur une borne haute puissance en courant continu, il faut, pour passer de 5 à 95 %, 36 minutes avec la petite batterie et 44 minutes avec la grosse. Le Fuso eCanter est idéal pour les professionnels du BTP devant opérer dans des zones avec restriction de circulation liées au CO2 - © Fuso Conçu pour résister A bord, le eCanter reprend logiquement la même cabine trois places et le même environnement assez spartiate du Canter thermique. Au moins le plastique dur et noir a-t-il le mérite d’affronter les années et les conditions de travail les plus dures sans sourciller. La position de conduite est très verticale, le volant très à plat et il est nécessaire de faire avec la colonne de direction elle aussi très verticale. En revanche, le large pare-brise et le poste de conduite très avancé permet de profiter d’une très bonne visibilité. Quant au rayon de braquage, il est tout simplement bluffant et permet de se faufiler ou de manœuvrer dans un mouchoir de poche, à condition toutefois de ne pas oublier le gabarit total du petit camion électrique. Les 150 chevaux offrent de bonnes accélérations et permettront de rouler de façon correcte en charge, le couple élevé et surtout disponible dès le premier tour de roue aidant bien. Cependant, la vitesse limitée à 90 km/h limite forcément l’utilisation d’autant qu’à cette vitesse, les réserves de la batterie ont tendance à diminuer rapidement. Côté confort, la version électrique du Canter reste assez dure avec ses occupants malgré des suspensions avant à roues indépendantes. Quatre modes de récupération d’énergie sont disponibles au levé de pied (de B0 à B3). Les deux niveaux les plus élevés se traduisent par des ralentissements forts, proches d’un véritable freinage. Ils demandent un peu d’habitude mais s’avèrent très efficaces. Ces modes de régénération sont sélectionnés via le levier de vitesses. De série, le tableau de bord dispose d’un affichage numérique comprenant le compteur, des indicateurs du niveau de batterie et de la récupération d’énergie ainsi que l’avertisseur de présence dans l’angle mort. Le eCanter reçoit aussi des phares et feux arrière à LED, la clim automatique, ou encore le frein à main électrique. Il dispose aussi de l’aide au freinage d’urgence, de l’avertisseur de changement de voie, de l’ESP… En option, il est possible d’équiper le eCanter d’une prise de force (pour une pompe hydraulique notamment), d’une caméra de recul ou encore d’un pack « confort » incluant pare-brise, sièges et volant chauffants. Dommage qu’il soit si cher S’il est le seul petit camion électrique pouvant être conduit avec le permis B disponible sur le marché, s’il offre de belles capacités de chargement et un agrément de conduite correct et silencieux, le eCanter fait payer cela très cher. Les tarifs sont stratosphériques et varient, selon la taille de la cabine et l’empattement, de 94 071 à 109 105 € en châssis nu ! Article rédigé pour Batiactu par Guillaume Geneste.